First Wave, ou l'époque des pulps revisitée chez Ankama.
Quelle merveilleuse idée !
Je me suis offert cet album dédié (bien sûr !) au Spirit.
C'est un régal que je vous fais partager avec la "critique" ci-dessous, agrémentée de qulques planches.Central City
(pas celle de Flash !) est la ville de tous les dangers. Dans l’ombre de l’effrayant Octopus, la police corrompue ferme souvent les yeux devant les agissements de la pègre. Mais le Spirit, justicier masqué en cravate et feutre mou, incorruptible et homme à femmes, veille au grain...
Les trois premiers chapitres, scénarisés par Mark Schultz, mettent le Spirit aux prises avec un redoutable tueur envoyé par une organisation pour épauler Octopus, le boss de la pègre. Mais le tueur s’avère être une femme magnifique, dont la silhouette parfaite ne manquera pas de tourner la tête au héros. Un arc classieux et léger, plein de charme et d’humour décalé.
Dans une veine beaucoup plus sombre, les chapitres 4 à 7 écrits par David Hine, se déroulent dans une ville sous la neige, dont les rues sont parsemées de cadavres victimes du Frost, la drogue à la mode et mortelle, contrôlée par les hommes de Carmine Kass, un truand sans scrupule.
Né sous la plume du grand Will Eisner en 1940, le personnage de Denny Colt, alias le Spirit, retrouve une seconde jeunesse sous l’impulsion du scénariste Brian Azzarello. Dans sa série en deux tomes First Wave, il convoque rien moins que Batman, Doc Savage, et le Spirit, pour un récit d’aventure en hommage aux vieux pulp comics. Cette initiative donne aujourd’hui lieu à des suites, dont le décevant Doc Savage (par Paul Malmont et Howard Potter), et donc ces aventures bien plus convaincantes du Spirit en trois tomes.
Si son rôle dans First Wave était relégué au second plan dans l’ombre de Batman et Doc Savage
(BD que je me commande dès aujourd'hui !), cette nouvelle série réjouira incontestablement les fans du justicier en costume cravate. Bénéficiant de superbes couvertures, ici en ouverture de chaque chapitre, les aventures du Spirit jouissent d’une densité graphique, d’un soin particulier apporté aux variations d’ambiances (des rues froides nocturnes à la fournaise de la fonderie, en passant par les lacs gelés et glacés comme la mort), et du trait remarquable de Moritat dont l’épaisseur fait presque ressentir la corruption et la noirceur purulente de Central City.
Voici un premier tome passionnant offrant deux aventures contrastées, alternant entre une atmosphère sexy et une violence beaucoup plus palpable. Du très beau travail.