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| La Révolution Américaine | |
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| Sujet: La Révolution Américaine Dim 4 Nov - 13:44 | |
| La révolution américaine
(1776-1783) La révolution américaine fut un conflit armé qui dura huit longues années. Elle constitua également une guerre civile entre sujets britanniques et Américains, ainsi qu'une rébellion contre les autorités coloniales et une insurrection contre le roi d'Angleterre (George III) et le régime monarchique. Ce fut enfin une guerre de «libération nationale», la première de l'histoire moderne. Si la révolution américaine a eu des conséquences considérables sur le continent nord-américain, on a pu nettement en déterminer les causes. En ce qui concerne la question linguistique, elle ne semble pas avoir constitué une préoccupation majeure, car les hommes politiques américains associaient l'interventionnisme linguistique à une pratique monarchiste qui avait cours en Europe. Or, toutes les pratiques qui rappelaient la monarchie et ses excès étaient bannies. C'est donc la non-intervention linguistique qui caractérise cette époque de l'histoire américaine. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Lun 5 Nov - 7:41 | |
| La guerre de Sept Ans (où les origines de la Révolution Américaine) La guerre de Sept Ans (1756-1763), que les Anglais dénomment «French and Indian War» (la guerre contre les Français et les Indiens), est la principale guerre du XVIIIe siècle. Elle eut aussi une implication directe dans le révolution Américaine qui allait suivre. Cette guerre fut occasionnée par des conflits de limites entre colons anglais et français dans le Canada, ce que Voltaire appelait "quelques arpents de neige", et pour la possession de la vallée de l'Ohio Les hostilités ont débuté deux ans avant la déclaration de guerre officielle, soit en 1754, avec une échauffourée dans les forêts du Nouveau Monde : une poignée de Virginiens sous le commandement d'un certain... George Washington (22 ans), attaque une délégation française et tue son chef, Jumonville, dans le dessein de s'emparer de Fort-Duquesne, un fort qui tient la vallée de l'Ohio, la «Belle Rivière». De riposte en réaction, Londres, qui n'arrive pas à l'emporter sur terre, ordonne la saisie de 300 navires de commerce français dans différents ports, partout dans le monde. La guerre générale devient dès lors inéluctable. Elle est l'occasion d'un renversement des alliances en Europe, puisque la France et l'Autriche, qui se faisaient la guerre depuis deux cents ans, s'unissent en signant le Traité de Versailles (1er mai 1756), alors que le roi de Prusse, Frédéric II, avait conclu une alliance avec l'Angleterre. Si la France obtient quelques succès au début dans le Hanovre, possession du roi d'Angleterre, sa marine est anéantie par celle, bien supérieure, de l'Angleterre. Les défaites cuisantes de Rosbach et Minden mettent en évidence le génie de Frédéric II et le rôle prééminent que la Prusse entend jouer désormais sur le théâtre européen, et entraînent l'abaissement de la France. Le traité de Paris (10 février 1763) met fin à la guerre. C'est une humiliation pour la France, contrainte d'abandonner le Canada, la vallée de l'Ohio, la rive gauche du Mississipi et plusieurs Antilles. PS. C'est cette guerre qui sert de toile de fonds au film "Le Dernier des Mohicans", que j'évoquais par ailleurs. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mar 6 Nov - 5:54 | |
| Le renforcement du pouvoir britannique (1763-1776) Avec le traité de Paris de 1763 qui mettait officiellement fin à la guerre de Sept Ans (1756-1763) entre la France et la Grande-Bretagne, toute la Nouvelle-France, à l'exception de la Louisiane cédée à l'Espagne, devint officiellement une possession britannique. De son immense empire en Amérique du Nord, la France ne conservait plus que les minuscules îles de Saint-Pierre-et-Miquelon au sud de Terre-Neuve. Pendant ce temps, la guerre en Amérique du Nord britannique avait apporté la gloire aux généraux anglais, la mort aux simples soldats, la fortune aux négociants, le chômage aux pauvres et l'effondrement économique des peuples amérindiens. Cependant, afin de vaincre les Français au Canada et en Acadie, la Grande-Bretagne avait dû emprunter d'énormes sommes d'argent en vue de payer ses dispendieuses opérations militaires. Les seuls intérêts de la dette coûtaient au trésor britannique plus de quatre millions de livres par an. Le gouvernement britannique eut alors l'idée de faire rembourser une partie de ces lourdes dépenses par les Treize Colonies (les seules qui pouvaient payer), grâce à des taxes directes sur des produits tels que le thé, le vin, le sucre, la mélasse, les journaux, etc. Il paraissait normal pour le gouvernement britannique de faire défrayer par les colons de la Nouvelle-Angleterre une partie des dépenses encourues pour leurs bénéfices. Les treize colonies, en 1775 : |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mer 7 Nov - 5:47 | |
| En revanche, les représentants des Treize Colonies ne voyaient plus l'intérêt de maintenir cet onéreux dispositif militaire britannique en raison de la chute de la Nouvelle-France. De plus, les colons de la Nouvelle-Angleterre n'avaient attendu que la victoire anglaise pour poursuivre enfin leur expansion vers l'ouest. Or, le roi George III venait de commencer son règne en 1760 et il avait bien l'intention de renforcer les prérogatives royales sur ses colonies d'Amérique. Il considérait que ces colons étaient des «sujets britanniques» qui avaient pour devoir premier de se plier à ses décisions. Deux problèmes allaient surgir et réduire considérablement l'autorité royale. D'une part, les assemblées coloniales détenaient des pouvoirs importants, semblables à ceux dont disposait le Parlement anglais, par exemple celui de voter les impôts et les dépenses, sans oublier celui de s'assurer de l'initiative des lois. D'autre part, l'éloignement géographique et l'obstacle que constituait un vaste océan rendaient plus aléatoire toute tentative de domination sur les Treize Colonies. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Jeu 8 Nov - 5:52 | |
| Les «lois intolérables» ("Coercive Acts") dans les Treize Colonies
Les colons des Treize Colonies connurent leur première déception au moment où la Grande-Bretagne, par la Proclamation royale de 1763, décida de réserver le «Territoire indien» à l'ouest de la Nouvelle-Angleterre aux autochtones et interdit même aux colons de s'y installer.
Voici un extrait de cette Proclamation (en traduction française):
Proclamation royale de 1763 Article 4
[...] Nous défendons aussi strictement par la présente à tous Nos sujets, sous peine de s'attirer Notre déplaisir, d'acheter ou posséder aucune terre ci-dessus réservée, ou d'y former aucun établissement, sans avoir au préalable obtenu Notre permission spéciale et une licence à ce sujet.
Et Nous enjoignons et ordonnons strictement à tous ceux qui, en connaissance de cause ou par inadvertance, se sont établis sur des terres situées dans les limites des contrées décrites ci-dessus ou sur toutes autres terres qui n'ayant pas été cédées ou achetées par Nous se trouvent également réservées pour lesdits sauvages, de quitter immédiatement leurs établissements. [...]
Par la Proclamation royale, la Grande-Bretagne manifestait ainsi son opposition au désir d'expansion de ses colons vers l'ouest. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Ven 9 Nov - 6:01 | |
| La seconde déception avait trait à la Loi sur le cantonnement (Quartering Act) du 24 mars 1765, qui ordonnait aux autorités coloniales d'assurer le logement des soldats de la Couronne britannique. Or, le maintien de l'armée anglaise en temps de paix, soit près de 10 000 hommes, sur les territoires coloniaux provoqua de nombreuses récriminations, d'autant plus que la Loi sur le cantonnement permettait de réquisitionner des maisons pour loger les soldats. Puis le parlement de Londres adopta la Loi sur la monnaie (Money Act), la Loi sur le timbre (Stamp Act), la Loi sur le sucre (Sugar Act), etc., le tout destiné à acquitter l'énorme dette accumulée durant la guerre de Sept Ans. Comme si ce n'était pas assez, le gouvernement britannique envoya ses propres douaniers, protégés par son armée, avec des pouvoirs spéciaux tels que l'autorisation de pénétrer dans n'importe quel lieu privé ou public pour vérifier les marchandises et saisir toutes celles qui seraient jugées illégales. Enfin, la Currency Act (Loi sur la monnaie) du 1er septembre 1763 interdit formellement l'émission de papier-monnaie dans les colonies et privait celles-ci de liquidités. Comme on le constate, les «lois intolérables» n'avaient aucun rapport avec la situation linguistique dans les Treize Colonies. L'anglais était la langue commune et la langue d'usage dans ces colonies, comme dans la mère patrie. Par contre, ses lois successives furent, bien évidemment, très mal appréciées. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Jeu 15 Nov - 10:35 | |
| Le massacre de Boston.Le 5 mars 1770, des citoyens de Boston s'attroupèrent devant le bureau de douane, car un des soldats de garde avait frappé un apprenti perruquier, qui réclamait le remboursement d'une dette contractée par un officier britannique. Comme la foule grossissait de minutes en minutes, le capitaine Thomas Preston ordonna à ses soldats de se mettre en formation, puis il demanda aux manifestants (peut être 400 personnes ) de se disperser. C'est alors qu'un des soldats fut frappé par un objet (probablement un caillou) lancé par un des colons. Les Britanniques ouvrirent alors le feu spontanément, tuant trois personnes : Crispus Attucks, un mulâtre ; James Caldwell, un marin ; et Samuel Gray, un fabriquant de cordes. Deux autres personnes, blessées, moururent dans les jours qui suivirent : Patrick Carr, un immigré irlandais ; et Samuel Maverick, un apprenti ivoirier. Il n'y eut, pourtant, jamais de certitude quant au réel élément déclencheur de la riposte Britannique. Une thèse évoque même que c'est le soldat qui reçut la caillou qui lacha alors son mousquet. En heurtant le sol, le coup partit tout seul et, pris de panique, les autres soldats ouvrirent alors le feu. Suite à cet évènement, le gouverneur de Boston, Thomas Hutchinson, jura qu'une enquête serait ouverte afin de punir les coupables de la fusillade, et la foule se dispersa finalement. Toutefois, le massacre de Boston fut exacerbé à son tour par les "Sons of Liberty" (organisation secrète de patriotes américains), qui présentèrent l'incident comme un acte de barbarie perpétré par l'envahisseur britannique. Plusieurs gravures (comme celle ci-dessous) représentant cet évènement furent diffusés dans les treize colonies, l'image permettant de véhiculer l'émotion encore mieux que les mots (le capitaine Preston fut présenté comme un meurtrier donnant ordre à ses hommes d'ouvrir le feu ; le mulâtre Crispus Attucks fut représenté avec la peau blanche ; le nombre de victimes fut largement exagéré ; etc.). Le procès, quant à lui, se tint en novembre 1770. Le capitaine Preston fut innocenté, et seuls deux soldats sur les huit inculpés furent condamnés pour meurtre (les six autres bénéficiaient de la légitime défense). Ces derniers échappèrent à la peine de mort grâce au Privilegium clericale, et furent marqués au fer rouge sur le pouce. Au final, si le massacre de Boston reste aujourd'hui un des principaux évènement de la guerre d'indépendance américaine, l'on peut difficilement parler de "massacre" à proprement parler, en raison du faible nombre de victimes et du fait que les citoyens de Boston étaient aussi armés qu' hostiles. Dans tous les cas, cet incident eut pour conséquence d'enflammer les tensions dans les treize colonies. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Ven 16 Nov - 7:47 | |
| Boston Tea Party : Où la révolte contre le "Tea Act" (Loi qui autorisait la Compagnie à vendre du thé aux colonies sans payer les taxes, cette mesure lui permettant de vendre son thé moins cher que les autres importateurs et que les contrebandiers). Cette loi votée en mai 1773 exemptait donc la British East India Company (Compagnie des Indes Orientales) de taxe sur les ventes de thé aux colonies américaines. Cette institution, crée par Elizabeth Iere, traversait à ce moment une grave crise économique. La Compagnie gagna alors le monopole sur la vente de thé en Amérique du Nord face aux autres compagnies étrangères. Cet événement inquiéta encore plus les colons qui craignaient la fin de la libre concurrence pour d'autres produits. Le 16 Décembre 1773, trois navires de commerce de la British East India Company (le Dartmouth, le Eleanor et le Beaver), chargés de thé en provenance d'Asie, rentrent dans le port de Boston, dans le Massachusets. Des colons et des importateurs (soixante Bostoniens appartenant aux Fils de la liberté) prirent alors la décision de jetter la totalité de la cargaison à l'eau, soit 342 caisses, et ainsi lancer un fort message de révolte à Londres. On estime que l'incident causa la destruction de 45 tonnes (90 000 livres) de thé, d'une valeur de 10 000 £. Certains avaient pris soin de se déguiser en Indien Mohawk (tiens, tiens..), symbole de la lutte d'un peuple pour sa liberté. Cet évènement sera dès lors nommé la Tea Party. Le Roi Georges III d'Angleterre sanctionne la colonie du Massachusets par des lois très pénalisantes ainsi que la fermeture du port de Boston et le remboursement des caisses de thé. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Sam 17 Nov - 6:41 | |
| L'Acte de Québec de 1774 Devant les difficultés et le climat qui se détériorait dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre, le gouvernement britannique dut prendre des mesures pour contrer les tendances autonomistes de ses colonies d'Amérique du Nord. Le 20 mai 1774, le gouvernement fit adopter par le Parlement britannique l'Acte de Québec (traduction traditionnelle de Quebec Act), une loi constitutionnelle destinée à modifier le statut de la «province de Québec». La Grande-Bretagne redonnait à la province de Québec un territoire (voir la carte ci-dessous) qui rappelait celui de la Nouvelle-France (sans la Louisiane) et rétablissait les lois civiles françaises tout en reconnaissant officiellement la religion catholique. C'était énorme! L'Acte de Québec mit littéralement (une nouvelle fois !) le feu aux poudres dans les Treize Colonies. Les colons anglais n'acceptaient pas que Londres puisse accorder des droits territoriaux à leurs ex-ennemis de la Nouvelle-France contre lesquels ils avaient combattu une quinzaine d'années plus tôt, sans parler de la reconnaissance «en terre britannique» des «papistes canadiens». Les marchands de New York et d'Albany furent indignés de voir limiter leur expansion vers l'ouest et le commerce des fourrures des Grands Lacs passer au profit de Montréal, comme avant la conquête de 1760. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Dim 18 Nov - 6:50 | |
| Il parut inadmissible aux colons anglais que l'Acte de Québec semblait non seulement mettre de côté tout projet d'assimilation des Canadiens français, mais affirmait juridiquement l'existence d'une civilisation française en Amérique.
Ils dénoncèrent aussitôt la «collusion anglo-canadienne» qui se liguait contre les colons de la Nouvelle-Angleterre.
Un avocat bostonnais écrivit alors: «Eh quoi! Nous, les Américains, avons-nous dépensé autant de sang et de richesses au service de la Grande-Bretagne dans la conquête du Canada, pour que les Britanniques et les Canadiens puissent maintenant nous subjuguer?»
C'est pourquoi l'Acte de Québec, comme les autres lois appelées «lois intolérables» («Intolerable Acts»), fut considéré comme tout à fait inacceptable pour les Treize Colonies, qui le perçurent comme une manoeuvre dirigée expressément contre elles.
En réalité, enfin débarrassés du rival français «qui ne laissait pas un moment de repos» (selon les mots de Benjamin Franklin), les colons de la Nouvelle-Angleterre refusaient l'intervention de la Métropole, qui les empêchait de protéger leurs propres intérêts commerciaux et de jouir pleinement des libertés qu'ils croyaient enfin acquises.
Autrement dit, une autre colonie, britannique celle-là, bloquait toujours l'expansion de la Nouvelle-Angleterre et servait de base militaire à une mère patrie devenue «l'ennemie à abattre».
Il fallait donc éliminer le plus tôt possible cette menace!
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Lun 19 Nov - 7:12 | |
| La guerre d'Indépendance (1775-1783) La guerre de l’Indépendance américaine débute en 1775. La bataille de Lexington et Concord opposa les insurgents américains aux forces britanniques et marque le début de la guerre d'indépendance américaine (1775-1783). Les affrontements eurent lieu à quelques kilomètres de Boston le 19 avril 1775 dans les villages de Lexington, de Concord, mais aussi à Lincoln, Menotomy et Cambridge. Ils se soldent par le retrait des troupes britanniques et plusieurs centaines de morts au total. Bataille de Lexington et Concord. Le général britannique Thomas Gage devient commandant en chef des armées du Massachusetts en 1774 et remplace le gouverneur civil Thomas Hutchinson en tant que gouverneur militaire en avril. À ce titre, il est chargé d’appliquer les Intolerable Acts. Thomas Gage cherche à confisquer les munitions et les armes des miliciens (1774). Mais il perd le contrôle de la colonie du Massachusetts, dont les habitants pensent que la guerre est inévitable. Il reçoit l'ordre d'arrêter John Hancock et Samuel Adams, deux activistes anti-britanniques de Boston, considérés par les Britanniques comme traîtres. Mais ces derniers s’enfuient à temps et se réfugient à Lexington. Les colons avaient quant à eux rassemblé pendant l'hiver des armes, des munitions et de la poudre à Concord. Dans la soirée du 18 avril 1775, Thomas Gage envoie 700 hommes dirigés par le lieutenant-colonel Francis Smith vers ces deux villes, situées à quelques kilomètres à l'ouest de Boston. Leur but est de détruire le stock de munition mais aussi de capturer Samuel Adams et John Hancock. Cependant, les colons furent informés à temps par Paul Revere et William Dawes que les troupes britanniques arrivaient. Ils eurent le temps d’envoyer des messagers dans toute la région et de déplacer leur arsenal dans les localités voisines. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mar 20 Nov - 5:44 | |
| Les premiers échanges de tirs commencèrent à Lexington au lever du jour, le 19 avril 1775. À cause de son infériorité numérique (500 hommes), la milice américaine dut battre en retraite. Une autre escarmouche eut lieu au North Bridge, près de Lexington. Les renforts de minutemen et ceux de l’armée britannique changèrent la donne : les Britanniques finirent par se replier sur Boston. Au final, 273 Britanniques périrent, disparurent ou furent blessés contre seulement 95 colons. Sur le chemin du retour vers Boston, les troupes britanniques furent harcelées par des insurgents, en embuscade. Le gouverneur Thomas Gage garantit une amnistie à ceux qui manifesteraient leur loyauté à l’égard de la Couronne, sauf pour Hancock et Samuel Adams. Soupçonnant sa femme Margaret Gage, née en Amérique, de soutenir la cause des rebelles, il l’envoie en Grande-Bretagne. Elle était l’amie d’un insurgent, Joseph Warren, et l'aurait prévenu de la marche sur Lexington et Concord. La nouvelle de la bataille arriva en Grande-Bretagne le 29 mai 17751. La bataille de Lexington et Concord a une charge symbolique importante : premier affrontement armé de la guerre d'indépendance, elle est toujours célébrée de nos jours dans le Maine et le Massachusetts (Patriots Day et Marathon de Boston). |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mer 21 Nov - 5:55 | |
| Deux mois plus tard, le 17 juin 1775, eut lieu le second conflit entre les Britanniques et les Treize Colonies insurgées: Massachusetts, New Hampshire, Connecticut, Rhode Island, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Sud, Caroline du Nord et Géorgie. Ce fut : La bataille de Bunker Hill :Toute la Nouvelle-Angleterre abritait une population d'environ 2,5 millions d'habitants. Les Britanniques pouvaient compter sur une armée de 30 000 soldats de métier (disciplinés, expérimentés, bien armés et bien payés) et les meilleurs généraux d'Europe, sans oublier 700 navires de guerre, 2000 navires de commerce pour le transport des troupes et des munitions, ainsi que sur 150 000 marins. Une force redoutable! Mais l'indépendance américaine ne fut acquise qu'au prix d'une longue guerre de sept ans, entraînant l'enlisement des Britanniques. Quant aux insurgés américains, ils ne disposaient que de 18 000 à 20 000 hommes inexpérimentés — et leur nombre s'est même parfois réduit jusqu'à 3000 hommes en état de combattre —, n'avaient pas de marine de guerre et ne disposaient que de peu de généraux bien formés. Les insurgés ne bénéficiaient par ailleurs que d'une armée de miliciens volontaires mal équipés, à moitié soldats et à moitié cultivateurs. Dans plusieurs colonies, on finira par imposer le service militaire pour tous les hommes blancs âgés entre 16 et 60 ans. Cependant, demeurèrent généralement exemptés de la conscription les membres de l'administration, les pasteurs, les étudiants et les professeurs de Yale, les Noirs, les Indiens et les Mulâtres. C'était beaucoup de monde! Il était aussi possible d'échapper à cette obligation en payant de la somme de cinq livres (avec le recul, voilà ce que l'on aurait pu appeler un investissement très profitable !). |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Jeu 22 Nov - 6:25 | |
| Par ailleurs, les colons de la Nouvelle-Angleterre étaient loin d’être tous solidaires et antiroyalistes. Ils se divisèrent entre ceux qui prônaient l'indépendance — les patriotes ou républicains — et ceux qui voulaient rester britanniques — les loyalistes (ou royalistes). Plusieurs termes ont servi à désigner les antagonistes dans les colonies américaines: Roundhead ou Puritans (pour leurs croyances religieuses strictes) associés aux Whigs, contre Monarchists associés aux Tories. On désigne aujourd'hui les monarchistes par Loyalists aux États-Unis, mais au Canada on a longtemps utilisé l'expression United Empire Loyalists (loyalistes de l'Empire uni). Comme on le sait, les «loyalistes» fidèles à la Métropole se rangèrent du côté des Britanniques avant de fuir au Canada. Cela dit, nombreux sont ceux qui restèrent neutres. Contexte historique :En 1775, donc, les autorités britanniques prennent la décision de tenir un blocus au niveau du port de Boston, suite à l'épisode de la Boston Tea Party. Depuis mai 1775, la province de Massachusetts Bay était placée sous loi martiale. Après que le conflit ouvert eut débuté le 19 avril 1775 à la bataille de Lexington et Concord, les forces de Gage avaient été assiégées dans Boston par 8 000 à 12 000 miliciens, principalement dirigés par le général Artemas Ward Pour pouvoir rétablir l'ordre en Amérique, George III et le gouvernement britannique décident d'envoyer à Boston le général William Howe. En mai, la garnison britannique fut renforcée par l'arrivée d'approximativement 4 500 soldats et du major-général Howe. L'amiral Samuel Graves commandait la flotte dans le port. George Washington apprend la nouvelle et envoie immédiatement un corps d'infanterie de miliciens de près de 1 300 hommes à Boston. Howe réunit l'armée de Boston, soit 2 980 hommes, et marche contre les colons : les deux armées se rencontrent au lieu dit Bunker Hill. La péninsule de Charlestown était étroite au nord-ouest et s'étendait sur près d'un mile (1 600 mètres) vers le sud-ouest vers le port de Boston. Au plus près, moins de 1 000 pieds (300 mètres) la séparaient de la péninsule de Boston. Bunker Hill est une élévation de terrain au nord de la péninsule et Breed's Hill est près de Boston, alors que la ville de Charlestown s'étend dans la plaine au sud. Plan de la région de Boston. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Ven 23 Nov - 6:21 | |
| La bataille : Dans la nuit du 16 juin, le colonel américain William Prescott emmena 1 500 hommes sur la péninsule. Dans un premier temps, Putnam, Prescott et leur officier du génie, le capitaine Richard Gridley, étaient en désaccord sur l'endroit où devaient être établies leurs défenses. Breed's Hill était considérée comme plus défendable et ils décidèrent d'y construire leur redoute principale. Prescott et ses hommes, utilisant le plan de Gridley, commencèrent à creuser une fortification de 50 m de long et 80 pieds de large avec des fossés et des remparts de terre. Ils étendirent les fossés et la levée de terre vers la rivière Charles sur leur droite et commencèrent à renforcer une palissade à leur gauche. À l'aurore, vers quatre heures du matin, une sentinelle à bord du HMS Lively repéra les nouvelles fortifications. Celui-ci ouvrit le feu, arrêtant provisoirement les travaux des Américains. L'amiral Graves, sur son vaisseau amiral HMS Somerset, fut réveillé, agacé par ces tirs qu'il n'avait pas ordonnés. Il les fit stopper, puis revint sur sa décision après être monté sur le pont et avoir vu les travaux. Il ordonna aux 128 canons dans le port de tirer sur les positions américaines, mais les bordées s'avérèrent inefficaces, les canons ne pouvant être pointés suffisamment haut pour atteindre les fortifications. Le HMS Somerset De l'autre côté de l'étroite étendue d'eau, à Boston, se tenait le général Gage, son état-major et le loyaliste Abijah Willard. En regardant à la longue-vue, Willard reconnut son beau-frère, le colonel Prescott. « - Combattra-t-il ? » demanda Gage. « - Je ne peux pas dire pour ses hommes, répondit Willard, mais Prescott vous combattra jusqu'aux portes de l'enfer. » Prescott se conforma à ces mots, mais ses hommes n'étaient pas aussi résolus. Quand un jeune soldat fut tué par un coup de canon, Prescott donna l'ordre de l'enterrer rapidement et discrètement, mais un large groupe de soldats lui donna, à la place, des funérailles solennelles, certains désertant peu après. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La Révolution Américaine Sam 24 Nov - 9:50 | |
| Cela prit presque six heures d'organiser une force d'infanterie, de la réunir et de l'inspecter. Le général Howe devait conduire l'assaut principal, tourner le flanc gauche des Américains et les prendre à revers. Le général de brigade Robert Pigot, sur le flanc gauche britannique conduirait un assaut direct sur la redoute. Le major Pitcairn conduirait l'aile ou la réserve. Le transport des forces de Howe sur le coin nord-ouest de la péninsule demanda plusieurs voyages en barges. Par un jour chaud, avec des uniformes en laine et le paquetage complet de campagne pesant près de 60 livres (27 kg), les Anglais furent finalement prêts vers deux heures de l'après-midi. Les Américains, voyant ces préparatifs, avaient également appelé des renforts. Les seules troupes qui atteignirent les positions avancées étaient le premier et le troisième régiments du New Hampshire, de deux cents hommes chacun, commandés par John Stark et James Reed. Les hommes de Stark prirent position le long de la barricade au nord de la position américaine. Quand la marée basse ouvrit un espace le long de la Mystic River, ils prolongèrent rapidement la barricade au nord par un court mur de pierres se finissant au bord de l'eau sur une petite plage. Gridley et Stark placèrent un repère à près de 30 m (100 pieds) en face de la barricade et interdirent de tirer avant que les soldats britanniques ne le dépassent. Malgré cela, le deuxième classe John Simpson désobéit et tira dès qu'il eut une cible, démarrant ainsi la bataille. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Dim 25 Nov - 7:51 | |
| Le général Howe détacha à la fois l'infanterie légère et les grenadiers de tous les régiments disponibles. Howe disposa son infanterie légère le long de l'étroite plage, à l'extrémité du flanc droit américain. Ils s'alignèrent sur une colonne de quatre de front et plusieurs centaines de profondeur, menés par des officiers en jaquettes écarlates. En face du centre des lignes britanniques, pour défendre la barricade entre la plage et la redoute se tenaient les hommes de Reed et le reste du régiment du New Hampshire de Stark. Howe rassembla contre eux toutes les compagnies de grenadiers en première ligne, soutenus par les compagnies de ligne des 5e et 52e régiments. L'attaque contre la redoute elle-même était dirigée par le général de brigade Robert Pigot, commandant les compagnies de ligne des 38e et 43e, ainsi que l'infanterie de marine. Prescott avait perdu régulièrement des hommes. Peu furent tués par les bombardements, mais il assigna dix volontaires pour porter les blessés à l'arrière. D'autres profitèrent de la confusion pour se joindre au retrait. Les premiers assauts contre la barricade et la redoute rencontrèrent un feu concentré à courte distance et furent repoussés avec de fortes pertes pour les Britanniques. La réserve, rassemblée juste au nord de la ville (de Charlestown), subit également des pertes du fait des coups de feu tirés de la ville. Les hommes de Howe se reformèrent sur le champ de bataille et lancèrent un second assaut infructueux contre le mur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La Révolution Américaine Lun 26 Nov - 6:19 | |
| À ce moment, les Américains avaient abandonné toute discipline de feu. Au cours des batailles traditionnelles du XVIIIe siècle, les compagnies de soldats tiraient, rechargeaient, et se déplaçaient sur ordre, comme ils y avaient été entraînés. Après leur première volée, les Américains se battirent individuellement, chaque homme tirant aussi rapidement qu'il le pouvait. Les Anglais se retirèrent quasiment sur leurs positions de départ sur la péninsule pour se regrouper. La marine, en plus de l'artillerie de Copp's Hill sur la péninsule de Boston, tira à boulets rouges sur Charlestown. Approximativement 400 bâtiments ainsi que les docks furent complètement brûlés, mais les tireurs se retirèrent sans pertes. Le troisième assaut anglais emporta la redoute. Les réserves anglaises étaient comprises dans les assaillants, et les deux flancs se rabattaient sur la redoute. Les défenseurs étaient à court de munitions, réduisant la bataille à un combat à l'arme blanche, mais la plupart des mousquets américains n'avaient pas de baïonnettes. L'armée britannique s'empare alors d'une des rares batteries de canons des Américains et semble réduire les efforts de George Washington. Les Anglais restaient maîtres du champ de bataille, mais à un prix très élevé : 1 054 furent touchés (228 morts et 826 blessés1), et une quantité disproportionnée des pertes étaient des officiers. Les pertes américaines n'étaient que de 371, dont 100 morts (y compris Joseph Warren), 271 blessés et 30 capturés1 (dont 20 mourront plus tard prisonniers de guerre). La plupart des pertes américaines intervint pendant la retraite. Le major Andrew McClary fut le plus haut gradé à mourir dans la bataille. Il fut commémoré par le changement de nom de Fort William et Mary en Fort McClary. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mar 27 Nov - 5:59 | |
| La Pétition du rameau d'olivier (en anglais : Olive Branch Petition), rédigée le 5 juillet 1775, était une lettre envoyée au roi d'Angleterre George III par le Second Congrès continental, pendant la Révolution américaine.
D'abord écrite par Thomas Jefferson, elle fut revue et corrigée dans un sens moins radical par John Dickinson.
La pétition affirmait que les Américains ne souhaitaient pas l'indépendance, mais réclamait une négociation au sujet du commerce et des taxes avec Londres.
La suite qui y fut donnée me semble évidente.. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Mer 28 Nov - 6:33 | |
| En Janvier 1776, le New Hampshire est le premier à ratifier une Constitution, en faisant "officiellement" sécession de la Grande Bretagne. Le même mois, Thomas Payne publie (à Philadelphie, tiens, tiens..) son pamphlet : "Common Sense" (publié anonymement dans un premier temps) et remporte un vif succès (environ 500 000 exemplaires en Amérique et en Europe). Il s’agit d’un plaidoyer en faveur de la rupture avec la Grande-Bretagne et l’établissement d’une République. Il aurait inspiré George Washington, Benjamin Rush et John Adams. Aucun autre pamphlet de cette époque ne souleva autant d’enthousiasme parmi les patriotes et d’opposition de la part des loyalistes, notamment par James Chalmers. Le Sens commun est souvent considéré comme l’un des déclencheurs de la Révolution américaine. Sa forme simple et son style concis et clair en ont fait une arme efficace de propagande. Thomas Paine pense que la Révolution américaine aboutira à « la naissance d’un monde nouveau » Je vous ai déniché, ci-dessous, un lien proposant la lecture (en Français) de ce Pamphlet : http://classiques.uqac.ca/classiques/paine_thomas/sens_commun/sens_commun.html |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Jeu 29 Nov - 7:24 | |
| Le 4 juillet 1776, le "Congrès général" ("Continental Congress" , l'ancêtre du Congrès actuel), réuni à Boston, représentant l'ensemble des colonies en révolte contre la domination anglaise, adopte la Déclaration "unanime des treize Etats unis d'Amérique" qui expose les raisons de la "résolution d'indépendance", votée deux jours plutôt, le 2 juillet, et par laquelle les colonies décident de rompre leurs attaches avec la Grande Bretagne et expriment un désir et une foi envers des lois plus humaines et plus démocratiques. Le texte de cette résolution, proposé par Richard-Henry Lee, délégué de Virginie, se retrouve dans la Déclaration, rédigée par Thomas Jefferson (de la colonie de Virginie, futur 3e président des Etats-Unis) et corrigée par John Adams (futur 2e président des Etats-Unis) et Benjamin Franklin. Il fallut trois semaines à Thomas Jefferson pour rédiger le premier texte. Même si à l'époque, on voulut faire penser que la Déclaration était une œuvre collective, les recherches des historiens et des juristes ont démontré que Jefferson en était bien le principal rédacteur. La présentation du texte final de la déclaration au Congrès. Tableau de John Trumbull. La Déclaration d'Indépendance eut un grand retentissement en Amérique du Nord. Le texte servit de propagande aux patriotes américains pendant la guerre d’indépendance. Il fait partie des textes fondateurs de la nation américaine, aux côtés de la Constitution et de la Déclaration des Droits. Le 4 juillet marque « le véritable acte de naissance des États-Unis ». Elle fut lue en 1776 dans les églises de Boston, placardée dans les villes et les villages. Philadelphie, Independence Hall, le bâtiment où fut signée la déclaration d'indépendance américaine en 1776. |
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| Sujet: Re: La Révolution Américaine Ven 30 Nov - 6:28 | |
| Le 15 Septembre de la même année, les forces Britanniques occupent New-York, forçant Georges Washington a quitter la ville. A l'époque New-York n'était pas la gigantesque métropole que l'on connait aujourd'hui, n’occupant que la partie inférieure de l’ile de Manhattan Le Grand Incendie de New York détruisit la zone allant du côté ouest de la ville, jusqu’au sud de l’ile de Manhattan dans la nuit du 21 septembre 1776, soit quelques jours seulement après l’occupation militaire de la ville par les forces britanniques . Cet incendie détruisit environ 10 à 25 %, voire un tiers de la ville de New York, dont certaines parties non touchées furent, de surcroit, victimes de pillage. Les New Yorkais et les responsables britanniques, qui accusèrent les rebelles agissant dans la ville, se soupçonnèrent mutuellement d’être à l’origine du départ de feu. Ce sinistre a eu des effets à long terme sur l’occupation britannique de New York, qui ne prit fin qu’avec le départ des Britanniques de la ville en 1783. Carte datant de 1776 représentant en rouge la zone endommagée par l’incendie |
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